Retranscription de l’entrevue du 2 avril 2021

Voici la retranscription de l’entrevue de Michel Labrecque (ML), président-directeur général du Parc olympique, sur la question du remplacement de la toiture du Stade olympique. Cette entrevue a été réalisée le 2 avril 2021 avec les animateurs Marie-Claude Lavallée (MCL) et Jérémy Filosa (JF) dans le cadre de l’émission Le Québec maintenant, au 98,5 FM. Les modifications servent à améliorer la compréhension du propos ainsi que la lecture du texte.

MCL : Pendant la pause, je jasais avec Jérémy Filosa de ce dont on va parler maintenant, c’est-à-dire l’ouverture de Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, à la possibilité éventuellement d’offrir le Stade olympique comme lieu de résidence de la future demi-équipe de baseball. Ça tombe bien, parce que le patron du Parc olympique, Michel Labrecque dit qu’il est prêt à accueillir le baseball, même du football de la NFL… Bref, Jérémy, tu es très sceptique. J’ai très hâte d’entendre tes questions à M. Labrecque, qui est avec nous, au bout du fil. Michel Labrecque PDG du Parc olympique, bonjour!

M.L. : Bonjour Madame Lavallée

MCL : Comment allez-vous ?

ML : Très bien, malgré la foutue COVID qui a arrêté toutes les activités du Parc. On a fait du mieux, on a fait une clinique de vaccination, un centre de dépistage, une école de formation… Notre gang, elle a le goût de recommencer des évènements sportifs, des salons et tout cela…

 MCL : Je vais laisser la première question à Jérémy Filosa, parce que je sens le scepticisme dans son regard…

JF : En fait, c’est que dans l’article, et je sais que ce n’est pas vous qui avez écrit l’article, on parle d’offrir le Stade olympique, parce qu’on sait que les loyers ont quand même beaucoup baissé au Stade olympique dans les dernières années. Si on recule il y a cinq ans, c’était extrêmement dispendieux de louer le Stade olympique… On parle de la possibilité de mettre la future équipe à temps partiel dans le nouveau Stade olympique. Bon, je pense que sur le long terme le baseball majeur a répliqué à plusieurs reprises que ce n’était pas une option, une possibilité… Moi ce qui me déçoit le plus, c’est que là on ait changé de décision par rapport au toit; parce que l’on avait toujours parlé d’un toit amovible. Amovible, ça veut dire que ça peut s’enlever. Là on dit:  « non c’est trop cher, ça va être un toit fixe ». Mais si l’équipe de baseball vient jouer juin, juillet, août au Stade olympique avec un toit fixe et on ne peut pas voir dehors…

ML : Je n’ai jamais dit cela M. Filosa, je les connais mes entrevues et j’ai toujours été bien cité en plus… Pour moi, et ce qu’on avait dit, c’est que ce n’était pas ni rétractable ni escamotable. On a dit : on va explorer si on peut démonter pour des événements de type FIFA; et j’avais dit dès le départ : « On va regarder qu’est-ce que ça veut dire en terme de coût, en terme de risques, en terme de responsabilité. Puis au bout de nos études, ce qu’il va se produire, (d’une façon générale tout toit est démontable), ce qu’on voulait voir, c’est : est-ce qu’on peut faire un opercule au centre dans des conditions d’événements spéciaux? On s’est aperçu que les constructeurs, ou ceux qui vont prendre la responsabilité de mettre le toit, vont se déresponsabiliser de l’étanchéité avec un opercule. Par la suite, on a regardé tous les toits rétractables escamotables dans le monde; on a regardé tous les évènements de notre plan d’affaires qu’on veut faire dans les prochains 30-40-50 ans puis on s’est dit: « C’est trop risqué ». On est mieux d’avoir une toiture fiable (parce que l’on a eu deux toits  qui n’ont pas fait le travail: celle de Kevlar, rétractable, et celle de Birdair, qui s’est effondrée à cause de la neige durant le premier hiver). On n’a pas les moyens de se tromper une troisième fois; donc on s’est dit: « On ne va pas de l’avant avec un opercule, ça ne marche pas ».

MCL : Il pourrait y avoir des puits de lumières dedans, par exemple, afin que l’on voit un peu la lumière du jour…

JF : Si on retourne avec un autre toit fixe, pensez-vous que les gens vont aller regarder le baseball en juin, juillet, août au Stade olympique, sous un toit fixe, alors que c’était le plus gros des problèmes ?

ML : J’ai bien compris que les promoteurs du retour du baseball, ils sont clairs nets et précis:  il n’y a pas de retour s’il n’y a pas un stade au centre-ville, c’est ce qu’ils nous ont dit. Les matchs qu’on a organisé avec les Blue Jays (les promoteurs du retour du baseball étaient un peu associés à cela), il y avait du monde ! Ça illustrait la popularité du baseball.

JF : C’était très bien fait et à chaque année ça s’est amélioré.

ML : Un de vos collègues, M. Todd, a dit : « Le Stade, il reprend du mieux pour le baseball ».  Moi j’ai mentionné qu’on est prêt à recevoir avant, c’est-à-dire des matchs des Blue Jays, des matchs de présaison; on est prêt à vous accueillir si, par exemple, vous avez la concession ou la demi-concession, que votre stade n’est pas fini, pendant une période de temps,  ça va nous faire plaisir…

JF : Ça c’est excellent.

ML : Puis on est prêt à vous accueillir si jamais vous faites les finales et vous voulez remplir 65 000, on est capable de mettre 65 000. Après, qu’eux nous disent qu’il n’y en est pas question… Je peux vous dire une chose, M. Filosa : on travaille présentement sur le plan d’affaires, le remplacement de la toiture… Le baseball n’était pas dans notre plan d’affaires, il n’y est pas. Ils nous ont dit : on n’est pas là.

MCL : On parle de solution temporaire, M. Labrecque, moi ça me va très bien aussi. La chose que je voulais vous demander aussi, c’est-à-dire, une des choses que l’on vous reprochait au Stade olympique à l’époque du baseball, des Expos, c’était que c’était trop grand. On était trop loin des joueurs. Est-ce qu’il y aurait une façon éventuellement de tricher puis de rapprocher les estrades?

ML : Mais oui, Mme Lavallée. Écoutez, il y a des stades comme le Stade olympique, c’est bon pour cent ans. Puis il y a des stades jetables, pour les équipes professionnelles, après 20-30 ans, ils démolissent tout ça ils mettent ça sur des camions puis ils recommencent. Le Stade olympique, ce qu’on appelle l’architecture de M. Taillibert, les consoles, la Tour, à qui on a refait une beauté, tout ça ça reste. Mais les pentes de gradins, les entrées, les coursives, la foire alimentaire, l’entrée de la rotonde, ça se change dans le temps. On est dans ces travaux-là présentement, on a des options, des firmes comme Populus, reconnue internationalement, ça se fait. Il y a des stades qui l’ont fait ailleurs, BC Place l’a refait, le stade des jeux de Berlin de 1936 a été refait, Varsovie l’a fait… Ça se fait ailleurs… Il y en a qui disent: Non, le Stade, quand ce n’est plus bon, on met ça dans un camion, puis on recommence. Pour moi, le développement durable, c’est : qu’est-ce qu’on fait avec une infrastructure d’une telle qualité, quelle modification fait-on, pas seulement pour le sport, mais pour les salons, pour les foires, les expositions… Le potentiel est énorme. On a eu quand même cent millions de visiteurs… On avait cependant des équipes résidentes, puis il n’y en a plus.  

MCL : Si on fait juste reculer le marbre, déjà, on va être plus proche.

JF : Oui, mais c’est certain que la configuration n’était pas idéale pour le baseball.

ML : Mais rappelez-vous qu’il y avait eu des investissements pour faire des gradins escamotables, puis modifier les abris les joueurs. On peut refaire des travaux de cette nature-là, qui ne sont pas très coûteux. On en a fait; et vous êtes témoin, M. Filosa, chaque année, on améliore!  On a changé les coussins arrières, on a changé le lieu qu’on a nommé le salon Gary Carter…

JF : D’ailleurs, le baseball majeur avait donné son aval et avait dit que le Stade olympique était maintenant aux standards du baseball majeur, si je m’en souviens. C’était à la dernière année des Blue Jays. Mais avons-nous une date maintenant pour la fermeture du Stade olympique, pour le début des travaux pour le remplacement du toit?

ML : Non. Et je vais vous l’expliquer, ainsi qu’à vos auditeurs et auditrices:  la grande grande difficulté qu’il y a eu avec Birdair, c’est qu’on avait mis une date limite pour  livrer le toit. Aujourd’hui, c’est le groupe qui va avoir la responsabilité de le faire qui va déterminer le calendrier… Ce ne sera pas douze ans.  Mais c’est lui qui va dire, par exemple: « Je vais démonter la toiture Birdair l’été, je vais hiverner pendant l’hiver suivant, puis je vais remonter la nouvelle toiture dans les bonnes conditions l’été suivant ». Ou il va dire: « Non, moi je démonte dès le printemps, puis j’ai le temps avec l’été et l’automne de remonter la nouvelle toiture ». C’est plus important d’avoir un toit qui fait le travail pour les soixante prochaines années que d’avoir une date de livraison. Nous avons l’objectif 2024. Cela pourrait vouloir dire une fermeture en 2022-2023. Ce calendrier-là, (quand le dossier d’Affaires aura été présenté au gouvernement), c’est l’entreprise ou le groupe d’entreprise qui aura la mission de le réaliser qui nous le donnera. 

JF : Le problème c’est que cela n’arrive, on n’arrivera peut-être pas exactement au même moment où le club va arriver. C’est ça le problème…

ML : je le sais, je le sais…

MCL : Ce n’est pas une question de feeling, c’est une question de timing comme dirait l’autre. Merci M. Labrecque